Encore et toujours le fameux corps des mines...
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Depuis le début du XXe siècle, le nucléaire est une affaire d'Etat. Ses artisans jouissent d'un pouvoir occulte qui prive l'opinion d'un légitime débat. Enquête sur l'un des réseaux les plus influents de la République [...]
Ces "choses" trop complexes pour les élus du peuple ont toujours été et restent une information réservée aux grands architectes du nucléaire. Les noms de ces premiers «barons de l'atome» sont peu connus du grand public : ils s'appellent Pierre Guillaumat, superviseur de la bombe atomique, patron d'EDF et ministre des Armées à la fin des années 1950. Puis André Giraud, patron du CEA (Commissariat à l'Energie atomique) dans les années 1970. Mais aussi Georges Besse, président d'Eurodif en 1974 puis de la Cogema en 1976, entreprises spécialistes de l'enrichissement de l'uranium. Et enfin Michel Pecqueur, qui succède à Georges Besse à la tête de la Cogema en 1978. "Ces éminences", dit le journaliste et écrivain Fabrice Nicolino, "ont conclu un pacte avec tous les présidents de la République, Mitterrand compris. Ils ont échangé la puissance que confère le nucléaire sur la scène internationale contre leur autonomie d'initiative et de gestion dans la République"."
Un privilège d'autant mieux verrouillé que les quatre barons historiques qui ont rêvé d'un "Shell de l'atome" sortent tous du corps des Mines. C'est-à-dire de l'élite du service public. Une vingtaine de cerveaux par promotion dont les onze plus brillants élèves de Polytechnique. "Ils ont constitué une sorte d'Opus Dei méritocratique à la française, explique Mycle Schneider, expert de l'industrie de l'atome, qui depuis cinquante ans sélectionne les têtes pensantes du lobby nucléaire et programme leurs carrières dans les postes clés de l'administration et les cabinets ministériels." Anne Lauvergeon, qui a commencé au cabinet de François Mitterrand est, comme André-Claude Lacoste, gendarme quasi inamovible de la sûreté nucléaire depuis 1993 ou Jacques Repussard, actuel directeur de l'Institut de Radioprotection et Sûreté nucléaire (IRSN)."
Ces "choses" trop complexes pour les élus du peuple ont toujours été et restent une information réservée aux grands architectes du nucléaire. Les noms de ces premiers «barons de l'atome» sont peu connus du grand public : ils s'appellent Pierre Guillaumat, superviseur de la bombe atomique, patron d'EDF et ministre des Armées à la fin des années 1950. Puis André Giraud, patron du CEA (Commissariat à l'Energie atomique) dans les années 1970. Mais aussi Georges Besse, président d'Eurodif en 1974 puis de la Cogema en 1976, entreprises spécialistes de l'enrichissement de l'uranium. Et enfin Michel Pecqueur, qui succède à Georges Besse à la tête de la Cogema en 1978. "Ces éminences", dit le journaliste et écrivain Fabrice Nicolino, "ont conclu un pacte avec tous les présidents de la République, Mitterrand compris. Ils ont échangé la puissance que confère le nucléaire sur la scène internationale contre leur autonomie d'initiative et de gestion dans la République"."
Un privilège d'autant mieux verrouillé que les quatre barons historiques qui ont rêvé d'un "Shell de l'atome" sortent tous du corps des Mines. C'est-à-dire de l'élite du service public. Une vingtaine de cerveaux par promotion dont les onze plus brillants élèves de Polytechnique. "Ils ont constitué une sorte d'Opus Dei méritocratique à la française, explique Mycle Schneider, expert de l'industrie de l'atome, qui depuis cinquante ans sélectionne les têtes pensantes du lobby nucléaire et programme leurs carrières dans les postes clés de l'administration et les cabinets ministériels." Anne Lauvergeon, qui a commencé au cabinet de François Mitterrand est, comme André-Claude Lacoste, gendarme quasi inamovible de la sûreté nucléaire depuis 1993 ou Jacques Repussard, actuel directeur de l'Institut de Radioprotection et Sûreté nucléaire (IRSN)."