Lieu symbolique et historique de la mobilisation, la bataille se poursuit dans l'Etat de New York. Et tous les coups de pouce sont bons à prendre, y compris les imbroglios procéduriers. Résultat : depuis début mars 2013, le moratoire est pour l'instant prolongé de 2 ans. Rappels.
"Etats-Unis : Importante bataille contre l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique"
par Peter Rugh (écrivain et militant basé à Brooklyn, New York)
=> Article Mondialisation.ca du 18 février 2013 <=
par Peter Rugh (écrivain et militant basé à Brooklyn, New York)
=> Article Mondialisation.ca du 18 février 2013 <=
Extraits :
"Une bataille importante vient d’être gagnée contre la fracturation hydraulique dans l’état de New York cette semaine. Les opposants à cette forme d’exploitation dans un état qui possède d’énormes réserves de méthane dans la roche sédimentaire du Marcellus Shale se sont mobilisés par milliers pour maintenir le moratoire de 2010 sur la fracturation hydraulique [...].
En dépit de ce qui ressemblait fort à une campagne soutenue pour les ignorer ostensiblement, les militants anti-fracturation respirent maintenant un peu mieux. “J’ai le sentiment d’être délivré d’un grand fardeau”, a dit Russell Mendell qui a contribué à l’organisation d’une grande manifestation contre ces forages l’été dernier devant la demeure du gouverneur.
La fracturation hydraulique ne serait pas l’objet de toutes ces attentions ici dans l’état de New York sans les pressions massives exercées par le public sur Cuomo et les responsables de la santé et de l’environnement de son administration. Des centaines de manifestations ont eu lieu dans tout l’état. Pendant un sommet politique que le gouverneur avait organisé l’été dernier à Manhattan, les militants ont déployé une bannière de 10 mètres sur l’hôtel Sheraton qui disait : “Cuomo, ne fracture pas New York !” Plus de 6 000 personnes se sont engagées à mettre en place des actions non violentes si des permis étaient délivrés.
[...] le Département de la Protection de l’Environnement a reçu plus de 200 000 commentaires écrits, qui viennent en majorité d’opposants aux forages, pendant la récente période de consultation du public sur les protocoles envisagés. L’agence est obligée de répondre à tous les commentaires avant de valider les protocoles.
La vague de résistance a été plus forte que les 3 millions de dollars que les compagnies qui ont des intérêts dans la facturation hydraulique ont déversé dans l’état pour s’assurer des appuis. Cuomo lui-même aurait reçu entre 150 000 et 200 000 dollars du lobby de la fracturation [...].
Le contexte de la fracturation hydraulique
La technique de la fracturation hydraulique [...] existe depuis des dizaines d’années. Mais elle était considérée comme trop coûteuse à cause des lois fédérales de protection de l’environnement ; c’est à dire jusqu’à ce que le Congrès vote en 2005 une loi pour exempter la fracturation hydraulique du respect des lois protégeant l’air et l’eau.
Rédigé par l’ancien responsable de Halliburton et vice-président de l’époque Dick Cheney, le tour de passe passe Halliburton, comme on a fini par l’appeler, a transféré la plus grande partie des règles régissant la fracturation de l’état fédéral aux états et aux municipalités.
Les officiels locaux de l’époque ne se sont pas rendus compte de ce qui leur tombait dessus. Le forage intensif a gagné 31 états, et des régions trop pauvrement équipées pour pouvoir exercer le moindre contrôle sur ce qui se passait dans le sol [...].
Pourtant dans certaines des régions étasuniennes où la fracturation hydraulique est la plus dense, il n’y a toujours en moyenne qu’un inspecteur pour 2 000 puits [...].
Les billets verts ont accompagné le fluide de la fracturation. En quantité. L’argent de la fracturation a décidé du résultat d’élections pour quelques milliers de dollars et a poussé beaucoup de ranchers et de fermiers à louer les terres qui ne donnaient pas de très bonnes récoltes [...]. Et nulle part la colonisation d’un état de l’Empire par l’industrie du gaz n’a été plus juteuse qu’en Pennsylvanie [...].
Les entreprises de forage aimeraient sans aucun doute investir l’état de New York comme elles ont conquis la Pennsylvanie. Mais les évènements de cette semaine ont montré que le peuple a le pouvoir de s’organiser et de contrer les puissants intérêts de l’extraction des combustibles fossiles [...]".
"Une bataille importante vient d’être gagnée contre la fracturation hydraulique dans l’état de New York cette semaine. Les opposants à cette forme d’exploitation dans un état qui possède d’énormes réserves de méthane dans la roche sédimentaire du Marcellus Shale se sont mobilisés par milliers pour maintenir le moratoire de 2010 sur la fracturation hydraulique [...].
En dépit de ce qui ressemblait fort à une campagne soutenue pour les ignorer ostensiblement, les militants anti-fracturation respirent maintenant un peu mieux. “J’ai le sentiment d’être délivré d’un grand fardeau”, a dit Russell Mendell qui a contribué à l’organisation d’une grande manifestation contre ces forages l’été dernier devant la demeure du gouverneur.
La fracturation hydraulique ne serait pas l’objet de toutes ces attentions ici dans l’état de New York sans les pressions massives exercées par le public sur Cuomo et les responsables de la santé et de l’environnement de son administration. Des centaines de manifestations ont eu lieu dans tout l’état. Pendant un sommet politique que le gouverneur avait organisé l’été dernier à Manhattan, les militants ont déployé une bannière de 10 mètres sur l’hôtel Sheraton qui disait : “Cuomo, ne fracture pas New York !” Plus de 6 000 personnes se sont engagées à mettre en place des actions non violentes si des permis étaient délivrés.
[...] le Département de la Protection de l’Environnement a reçu plus de 200 000 commentaires écrits, qui viennent en majorité d’opposants aux forages, pendant la récente période de consultation du public sur les protocoles envisagés. L’agence est obligée de répondre à tous les commentaires avant de valider les protocoles.
La vague de résistance a été plus forte que les 3 millions de dollars que les compagnies qui ont des intérêts dans la facturation hydraulique ont déversé dans l’état pour s’assurer des appuis. Cuomo lui-même aurait reçu entre 150 000 et 200 000 dollars du lobby de la fracturation [...].
Le contexte de la fracturation hydraulique
La technique de la fracturation hydraulique [...] existe depuis des dizaines d’années. Mais elle était considérée comme trop coûteuse à cause des lois fédérales de protection de l’environnement ; c’est à dire jusqu’à ce que le Congrès vote en 2005 une loi pour exempter la fracturation hydraulique du respect des lois protégeant l’air et l’eau.
Rédigé par l’ancien responsable de Halliburton et vice-président de l’époque Dick Cheney, le tour de passe passe Halliburton, comme on a fini par l’appeler, a transféré la plus grande partie des règles régissant la fracturation de l’état fédéral aux états et aux municipalités.
Les officiels locaux de l’époque ne se sont pas rendus compte de ce qui leur tombait dessus. Le forage intensif a gagné 31 états, et des régions trop pauvrement équipées pour pouvoir exercer le moindre contrôle sur ce qui se passait dans le sol [...].
Pourtant dans certaines des régions étasuniennes où la fracturation hydraulique est la plus dense, il n’y a toujours en moyenne qu’un inspecteur pour 2 000 puits [...].
Les billets verts ont accompagné le fluide de la fracturation. En quantité. L’argent de la fracturation a décidé du résultat d’élections pour quelques milliers de dollars et a poussé beaucoup de ranchers et de fermiers à louer les terres qui ne donnaient pas de très bonnes récoltes [...]. Et nulle part la colonisation d’un état de l’Empire par l’industrie du gaz n’a été plus juteuse qu’en Pennsylvanie [...].
Les entreprises de forage aimeraient sans aucun doute investir l’état de New York comme elles ont conquis la Pennsylvanie. Mais les évènements de cette semaine ont montré que le peuple a le pouvoir de s’organiser et de contrer les puissants intérêts de l’extraction des combustibles fossiles [...]".